Outils créatifs

Le journal intime : outil magique de guérison et de création

Comme beaucoup de petites filles, j’ai eu de nombreux journaux intimes qui me permettaient de décharger tous mes questionnements, mes sentiments et moments du quotidien. Lors de mon dernier déménagement, j’ai retrouvé des dizaines de carnets à moitié vide, seulement remplis de lamentations de la petite fille que j’étais. Au-delà des considérations enfantines et mignonnes, et d’autres qui laissent aujourd’hui perplexes voire rendent tristes, j’y ai surtout vu une volonté de déverser le trop–plein et des difficultés à être constante dans l’écriture.

Je pense qu’à l’époque j’écrivais dans un journal intime quand le besoin était impérieux, à savoir quand je vivais une situation difficile ou que j’avais besoin d’apprendre à me connaître. Je pense aussi que le format livresque du journal intime m’intéressait particulièrement et comme j’en lisais beaucoup, j’avais envie de faire pareil. Plus tard, pendant mon adolescence, j’ai progressivement abandonné l’idée de tenir un journal intime, pensant que je n’avais pas suffisamment de constance pour ça, que je devais privilégier l’écriture fictive, que la réalité était trop triviale pour mériter que je m’y attarde.

En décembre 2019 pourtant, j’ai ressenti le même besoin impérieux que je pouvais avoir étant plus jeune : je devais me libérer de toutes ses pensées envahissantes, ses sentiments débordants, cette anxiété constante ! Le format du journal intime m’est venu instinctivement et couvait déjà depuis quelques mois car j’avais tendance à écrire pensées et sentiments sur des feuilles volantes pour m’en délester. Il m’arrivait souvent d’être dans l’incapacité de travailler, d’avancer, de profiter à cause de ma cogitation mentale et de mon hypersensibilité. Ma to-do list barrée dans mon bullet journal ne me suffisait plus. La seule chose qui me permettait de redémarrer était de tout lâcher sur le papier, par l’écriture, une écriture décomplexée, intuitive.

J’ai commencé par écrire les petites choses du quotidien, puis plus tard, je me suis épanchée sur mes ressentis jusqu’à entrer en profondeur dans des sujets plus intimes, ayant de grandes révélations introspectives qui participent aujourd’hui à ce que j’appelle une guérison intérieure. Maintenant, il n’est pas rare que j’écrive trois pages au matin car j’ai besoin de me défaire d’un cauchemar, de pressions mentales ou encore d’idées d’activités à faire dans ma journée.

Je pense que le sujet du journal intime est tellement intéressant qu’il mériterait plusieurs articles (comme, par exemple, les idées reçues sur le journal intime ou comment écrire tous les jours) donc si jamais cela vous intéresse, n’hésitez pas à m’en faire part, je serais ravie de vous proposer des conseils et même des références très utiles pour approfondir le sujet.

J’aimerais, malgré tout, partager avec vous les trois bénéfices les plus importants, à mon sens, à écrire tous les jours dans un journal intime :

Un rendez-vous méditatif quotidien

En écrivant chaque jour (ou plus !) dans un journal, vous vous autorisez à prendre du temps pour vous et seulement pour vous. Cha-que jour ! Dans nos vies ultraconnectées avec des écrans de toutes parts, c’est presque un luxe de se retrouver face à un carnet dans lequel on prend le temps de s’épancher en écrivant à la main. Et si vous n’avez jamais essayé, n’hésitez pas à prendre dix minutes, asseyez-vous confortablement, empoignez un journal vierge quelconque et essayez : vous verrez, cela fait presque le même effet que la méditation.

C’est donc un instant méditatif, relaxant et calme qui n’appartient qu’à vous, qui vous permet d’aller observer à l’intérieur de vous-même, de gratter sous la surface et de clarifier l’éventuel désordre qu’il pourrait s’y trouver. Le silence de votre pratique fait partie intégrante de ce moment à part et vous permet de vous apporter paix… et guérison !

Une délivrance qui apporte la guérison.

Comme je l’expliquais plus haut, si vous vous sentez souvent à cran, que vous êtes agités mentalement au point que ça impacte votre quotidien (comme je peux moi-même l’être souvent) ou que vous ne savez pas par où commencer lorsque vous démarrez un nouveau projet ou simplement une journée, le journal intime est un outil formidable pour vous aider !

C’est une activité personnelle et intime : écrit par vous et seulement lu par vous-même. Et vous n’êtes même pas obligé de les relire si vous n’êtes pas à l’aise avec vos apitoiements, même si la relecture de vos journaux est une activité qui peut apporter beaucoup : mais j’y reviendrai dans un prochain article.

Face à votre carnet, imaginez que vous parlez à votre meilleure amie, à une psy, à votre enfant ou votre artiste intérieur : choisissez une personne qui représente pour vous l’écoute absolue et le non-jugement. Une personne qui ne veut que votre bien et vous enveloppe d’amour et de bienveillance et confiez-vous à cette personne réelle ou imaginaire comme si elle se trouvait devant vous. Utilisez le « je » car ici, il ne s’agit que de vous-mêmes : comme c’est libérateur !

En vous confiant ainsi à vous-même, vous allez certes apprendre beaucoup sur vous mais vous allez réussir à extérioriser des émotions néfastes qui vous empêchent d’avancer, révéler des secrets sur vous-mêmes dont vous n’aviez pas idée, extraire vos démons et vos mauvaises habitudes mais aussi créer la vie dont vous rêvez en cherchant à régler des problèmes qui tournaient sans cesse dans votre tête sans trouver de solutions et qui, là, étonnamment, sous votre plume vous apparaissent soudain plus clairs et à votre portée d’action. C’est la magie du journal intime !

Un espace neutre qui devient créatif grâce à la pointe d’un crayon

Un point et non des moindres, votre journal intime est un terrain neutre où il ne tient qu’à vous de créer au fil des pages. Je sais que je suis de celles qui ont besoin d’un carnet entièrement dédié à l’écriture et un autre mêlant écriture et collage/peinture faisant une rupture bien nette entre journal intime et journal-thérapie mais ce n’est qu’une question de goût. Vous pouvez très bien envisager de créer un carnet à votre image où l’écriture se mêle à toutes sortes de pratiques artistiques.

Un carnet vierge est totalement neutre et il peut devenir un véritable espace de jeu qui vous permet de vous déconnecter du monde extérieur et de vous connecter à votre monde intérieur, lui donnant sa juste place. N’hésitez jamais à empoigner crayons de couleurs, feutres, photos, stickers ou encore peinture pour donner une couleur à un sentiment, faire un pont entre deux évènements grâce à une image, créer à partir de votre vie personnelle. N’ayez jamais peur que ce ne soit pas « beau » (et puis selon quels critères ?) ni de faire des ratures volontaires ou non, n’ayez pas peur de vous tromper. Souvenez-vous : impossible d’échouer à être soi-même !

Et vous, avez-vous un journal intime ? Racontez-moi vos pratiques de l’écriture intime ! Et si vous n’en avez pas, qu’est-ce qui vous retient ou vous déplait dans cette pratique ? Je serais ravie que vous me donniez vos raisons et votre expérience personnelle : peut-être aurais-je le plaisir de répondre à vos éventuelles craintes et questionnements dans d’autres articles ? L’écriture de soi est une activité sans fin et un éternel sujet !

Auteur

contact@lachaumiereauxidees.com