Ma méthode bullet journal
Suite à la publication de mon article « Le bullet journal, un outil polymorphe », une question m’a été posée à de nombreuses reprises sur mon compte Instagram (n’hésitez pas à m’y suivre, j’y suis très active @lachaumiereauxidees) : « Oui, mais toi, comment te sers-tu du bullet journal ? Comment le fais-tu ?«
Dans cet article, je vais donc vous dérouler le processus de création de mes pages qui est, évidemment, corrélé avec la façon dont je m’organise. Je vais aussi vous faire part du matériel que j’utilise et vous montrer grâce à de nombreuses photos, mon processus, pas à pas.
Déjà, je préfère préciser, je ne suis pas de ceux qui font du doodling (vient de la racine anglaise doodle : ce sont de petits dessins simples qui peuvent décorer votre bujo) pour la simple et bonne raison que je manque cruellement de temps et… de talent pour le dessin ! ^^ Mon bullet journal me sert presque exclusivement à m’organiser et est donc assez minimaliste. Je dis presque car il m’arrive de réaliser des collages qui peuvent servir à la fois de présentation mais aussi dans certains cas (au début d’année ou pour un projet en particulier) de vision board.
Quel matériel j’utilise ?
- Mon carnet : Au départ, je le faisais sur les carnets que je trouvais, avec des lignes, mais je n’étais pas satisfaite par le rendu, le trouvant trop fouillis. Je suis donc passé au carnet à points afin d’avoir visuellement le même sentiment que face à une page blanche « vierge » tout en étant assurée d’avoir un repère, ici le point, qui me permettrait de tracer des cadres droits. Actuellement, et ce, depuis cette année, j’utilise le « Tsuky Moon Flower édition » de la marque Notebook Therapy et je l’aime tellement que je pense reprendre un bullet journal de cette marque pour le prochain. Le papier est agréable, suffisamment épais pour qu’il n’y ai aucune peur sur le fait de voir le stylo sur la page d’après, en transparence. Il est élégant, en cuir vegan, avec la tranche dorée (et des petites fleurs), compact car un peu plus petit que la moyenne. Bref, idéal !
- Mes stylos : Je ne vais pas vous mentir, je continue de chercher mon stylo parfait. Comme je préfère les stylos à gel plutôt qu’à bille pour le bullet journal, j’ai essayé les Faber Castel et les Uni pin, qui sont très biens mais qui reviennent un peu cher à force d’utilisation et de rachats. Et puis, écologiquement parlant, c’est un désastre ! Je souhaite donc trouver un stylo qui se recharge. J’ai tenté le Muji mais je ne suis pas du tout convaincue du résultat (trop fin, s’arrête quelquefois de noter comme s’il n’y avait plus d’encre alors que si…). Je suis donc à la recherche d’un stylo qui me convient en termes de prise en main et qui soit réutilisable. En attendant, je continue d’acheter les Uni pin en pointes 0.05, 0.2 et 0.4. J’ai quelques stylos de couleurs de chez Uniball aussi, que j’utilise de façon occasionnelle et notamment le « Signo Broad » blanc, qui me permet de repasser sur les différents éléments noirs que je veux voir disparaître quand ma main a ripé sur la règle et que ma ligne n’est plus droite, ou lorsque je me suis trompée, tout simplement. Je préfère cette option au traditionnel blanco et Tipp-Ex que j’utilisais avant. Petite astuce aussi : le washi tape et les collages recouvrent parfaitement les petits ratés de ce genre !
- Le reste du matériel : Etant adepte du brouillon, j’utilise un crayon à papier et une gomme. Je peux quelquefois utiliser des pastels, des crayons et des feutres de couleurs mais c’est très rare. En revanche, s’il y a bien un outil qui est indispensable avec le bullet journal, pour moi, c’est la règle. Beaucoup s’en dispensent et aujourd’hui cela m’arrive aussi mais au début, j’avais besoin de cet outil pour trouver un peu de clarté dans mes pages. Je ne peux que vous conseiller dans avoir une grande et une plus petite que vous pourrez glisser dans la pochette qu’il y a souvent à l’arrière des bujos. Les miennes sont en acier et ont cet avantage de posséder trois coins ronds différents et proposent même un bord en vaguelettes et un système de pochoirs grâce à de petits éléments à l’intérieur. En revanche, il n’y a pas la marque dessus et je les ai acheté il y a plus de dix ans maintenant donc je ne saurais pas vous dire où je les ai trouvées mais vous trouverez aisément votre bonheur sur internet ou en boutique ! Ne négligez pas l’acier comme matériau si vous voulez, comme moi, les garder longtemps.
- Pour les collages : j’utilise des photos et images que je trouve dans des magazines (toutes sortes de magazines mais notamment les Flow), des bouts de papiers colorés, le kraft des emballages, des chutes de papiers cadeaux, etc. Quelquefois j’achète aussi des papiers à motifs chez Hema. Mais ce que je préfère et qui est un peu ma marque de fabrique, c’est de faire sécher des fleurs et de les incorporer à ma mise en page. L’effet doux, vintage et délicat que cela procure en ouvrant le carnet me calme instantanément.
Ma méthode, pas à pas.
A chaque fin de mois, ou quelquefois au milieu du mois car j’ai besoin de m’organiser en amont et/ou que j’ai besoin de clarté mentale, je prépare mes pages pour le mois prochain.
1ère étape : La réflexion
Chaque mois, je fais les mêmes pages : un calendrier du mois, les pages présentant chaque semaine et le bilan de mon mois. Ces pages-là ne changent pas, c’est ma base, mais aussi presque ma seule option pour que j’avance dans le mois avec un minimum de sérénité.
En revanche, il m’arrive d’avoir besoin d’incorporer de nouvelles pages parce que j’ai identifié un besoin : par exemple, j’ai besoin d’une page pour noter toutes mes idées d’articles pour le blog.
J’ai donc besoin de connaître mes besoins avant de me lancer. Si je n’ai pas d’autres besoins que d’avoir mon système habituel (calendrier du mois – pages semaine – bilan du mois), je passe directement à l’étape 3 du traçage parce que j’ai l’habitude de faire ces pages aujourd’hui.
Mais quelquefois, j’ai un fort besoin de m’organiser et donc d’incorporer de nouvelles pages. Ce fut, par exemple, le cas pour ce mois de septembre qui arrive. J’avais beaucoup de choses à envisager au niveau professionnel et personnel. Et donc, un grand besoin de mettre toutes ces pensées qui tournaient dans ma tête, sur le papier. C’est là où la réflexion entre en jeu.
Généralement, quand cela m’arrive, deux options s’offrent à moi : soit, j’utilise un encart « Notes » dans mon bujo ou un encart « pense-intelligent » (je vous parlerai plus bas de cette page intitulée de cette manière par Margauxtips dont je vous ai parlé dans mon précédent article bujo qui n’est autre qu’un « pense-bête » à qui on a rendu ses lettres de noblesse) pour poser sur le papier toutes ces idées, événements, tâches à ne pas oublier. Soit, je fais ce qui s’appelle « un brain dump », à savoir, tout lâcher sur une feuille volante qui traîne quelquefois pendant plusieurs jours et est maltraitée à force d’être prise et reprise à chaque fois que quelque chose me vient en tête. Souvent le résultat est assez aberrant avec des mots de tous les côtés et dans tous les sens. Il suffit ensuite à l’étape 5 d’utiliser ce papier pour remplir les pages que vous avez créé.
Mais ne nous avançons pas aussi rapidement. Car vous allez certainement me demander : Pourquoi faire cette étape en première si tu ne l’utilises qu’à la fin ? Parce que figurez-vous qu’elle m’est aussi indispensable pour l’étape 2 : le brouillon.
2ème étape : Le brouillon
Comme je vous disais plus haut, mes besoins déterminent la mise en page que je dois faire. Une fois face à mon chaos intérieur qu’est mon « brain dump », je vois des choses se recouper : des idées de cadeaux dispersés ici et là trouveront certainement leur place dans une mise en page spécifique « idées cadeaux », des tâches administratives et professionnels pourront trouver leur place dans un encart objectifs professionnels, des tâches à faire sur le long terme pourront très bien prendre une double page pour envisager une vision trimestrielle.
Pour cela, je regarde la quantité d’informations que j’ai à placer : si je dois créer un tableau parce que j’ai un gros projet par exemple, j’aurais certainement besoin de plusieurs colonnes pour mettre des deadlines, des notes, etc. Est-ce que des tâches se répètent ou non ? Si oui, mon tableau sera complètement différent. Tant de questions que je me pose en amont car, une fois lancée dans l’étape trois, je peux carrément me perdre si je ne l’ai pas fait. Car toute cette étape détermine si je dois utiliser une demi-page, une page entière ou carrément une double page et quel type d’encart je dois envisager (sa forme, sa taille…).
Après avoir déterminé quel type de page je vais créer, j’annote au crayon à papier le positionnement de chacune des mises en page dans mon bujo pour que cela soit fluide et facile d’utilisation. Par exemple, il peut être plus intéressant de mettre votre éventuelle vision trimestrielle avant le calendrier du mois. Souvent, pour les nouvelles pages, je trace la mise en page au préalable au crayon à papier pour me faire une idée de ce que sera cette page visuellement. Puis, je passe… au traçage au stylo.
3ème étape : Le traçage
Pour certains, c’est l’étape la moins marrante. Pourtant elle est primordiale et assez jouissive pour moi. C’est elle qui va vous permettre d’apporter de la clarté à votre bujo mais aussi à votre tête. De façon symbolique, en créant ces différents encarts, vous créez des petites boîtes dans lesquels vous pouvez déposer toutes les pensées qui s’accumulent dans votre tête. Sans rien oublier. A la manière de petits tiroirs dédiés à votre sujet.
En tout cas, l’idée est très simple, soit vous suivez votre brouillon déjà fait au crayon à papier que vous gommerez une fois que vous l’aurez tracé, soit vous vous aidez d’une précédente page que vous voulez dupliquer pour voir, à l’aide des repères que sont les petits points, les futurs emplacements des encarts. N’oubliez pas d’envisager où se situeront les titres de vos encarts et/ou de vos pages pour vous laisser une place suffisante pour les écrire. J’aime par, exemple, ne pas tracer le haut de mes encarts pour insérer le titre à cet endroit.
4ème étape : La présentation
Souvent, c’est par là, que je commence ma présentation. J’écris mes titres et je prends le temps de faire attention à ce qu’on appelle le « lettering », à savoir l’art de de tracer, dessiner les lettres et les chiffres en variant les textures et les éléments graphiques. Ma manière de créer mes titres s’approche un peu plus de la calligraphie mais il m’arrive de faire du lettering car je trouve ça à la fois terriblement apaisant et cela rend n’importe quelle page basique, particulièrement engageante.
J’aime utiliser le kraft (ou tout autre fond qui n’est pas blanc) pour l’utiliser à la fois comme fond pour mes titres mais aussi comme base pour coller des stickers, des fleurs séchées… et quelquefois je déchire simplement des bouts de papiers (kraft ou non) pour m’en servir comme décoration. Le washi tape fait aussi très bien l’affaire de ce côté-là. Encore une fois, cela n’a pas besoin d’être forcément très élaboré comme présentation : l’essentiel est que lorsque vous ouvrez votre journal, vous ayez envie de vous mettre en marche
Pour les adeptes du doodling, c’est le meilleur moment pour vous atteler à dessiner un maximum : certains qui aiment particulièrement ça, font même leur page en démarrant par un dessin ou un doodle et construisent leur mise en page autour.
5ème étape : Le remplissage
Et alors vient ma partie préférée ! Le moment où je reprends ma feuille volante ou ma page de notes qu’est mon pense-intelligent et que j’écris les différentes tâches, événements et idées à l’intérieur de mes beaux encarts et mises en page nouvellement créées. C’est un peu l’aboutissement de tous ses (agréables) efforts ! C’est un moment de projection qui me permettra ensuite de visualiser d’un seul coup d’œil ce qu’il me reste à faire pour faire avancer mes projets dans mon futur !
Mes pages fétiches :
- Le future log ; le monthly log ; le weekly log : Je ne présenterai pas une seconde fois ces éléments. Si vous avez besoin de précision, vous pouvez consulter mon article sur le bujo mentionné plus haut. En revanche, je fais une petite précision sur le weekly log car j’ai pour particularité de faire une double page pour deux semaines et non pour une semaine. Cela me permet d’englober un grand laps de temps et de voir en une seule fois la moitié d’un mois dans le détail. Je peux aussi m’organiser de façon plus raisonnable car je me suis rendue compte que j’avais tendance à bourrer mes semaines lorsque je n’en mettais qu’une sur une double page. Les encarts étaient plus grands donc j’avais plus de place pour noter des tâches supplémentaires que je n’aurais pas mises si la place m’avait manqué. J’incorporais aussi les deux jours du week-end, ce qui m’encourageait de façon inconsciente à travailler même pendant ces deux jours (sacrilège !!) et surtout, visuellement, j’avais souvent la sensation d’être engluée dans ma semaine trop chargée. La solution pour moi fut donc de faire une double page avec deux semaines à la suite : ainsi j’avais de plus petits encarts, je n’avais plus la place de mettre le week-end, ce qui m’a permis aussi d’en faire une « free work zone » et j’allégeais le tout en dispatchant mes tâches sur ces deux semaines !
- Le pense-intelligent : Comme je le mentionnais plus haut, je suis une adepte de cette page que je réalise sur une page seulement, tandis que Margauxtips qui en est l’inventrice le fait sur une double page. Margaux trouvait dommage qu’on appelle une page de notes « un pense-bête » alors même que nos meilleures idées qui nous viennent spontanément et qu’on note dans ce genre de page, sont très loin d’être bêtes. Le pense-bête fut donc rebaptisé en « pense-intelligent ». Cette page est tellement sous-cotée ! J’ai, personnellement un carnet entier qui me sert de « pense-intelligent » dans lequel je jette toutes mes idées, pensées et recherches en vrac mais j’aime souvent créer une page spéciale dans mon bullet journal car lorsque je suis en déplacement, il m’est plus facile de n’emporter que lui et pas deux carnets.
- Le bilan du mois : Inspiré par la Youtubeuse, Solangeteparle qui fut l’initiatrice de mon envie de faire un bullet journal grâce à sa vidéo décomplexante sur le sujet, postée en 2016. Chaque mois (je le fais personnellement chaque trimestre et chaque année aussi), Solangeteparle réalise une page bilan qui retrace le bon, le moins bon, les gratitudes et les leçons apprises le mois en question. Personnellement, j’ai arrêté assez vite la dernière partie, mais je continue d’écrire les trois premières catégories religieusement car au-delà du fait que cela m’apporte beaucoup de revenir sur les évènements qui se sont passés dans mon mois, cela me permet aussi de faire une vraie closure avec ce qui s’est passé et d’aller de l’avant, dans le nouveau mois qui arrive. Souvent, je fais l’exercice juste avant de programmer le mois qui suit. Puis, aspect non négligeable, en rouvrant vos bujos plusieurs mois voire plusieurs années plus tard, vous savez alors exactement ce qu’il s’est passé dans le mois en question rapidement, vous pouvez vous souvenir aisément de la date d’un événement (sans avoir à relire tous vos journaux intimes si vous pratiquez ce genre d’écriture) et vous pouvez voir plus facilement vos avancées ! Un exercice que je ne peux que vous encouragez à faire : il est hyper encourageant et enthousiasmant !
Au jour le jour
Une fois que je me suis occupée de faire mon mois et mes semaines, ainsi que d’éventuelles autres pages, généralement, au quotidien, je n’ai plus qu’à remplir mes cases de journées au fur et à mesure. J’aime donner le conseil suivant pour vos tâches au quotidien : chaque soir ou chaque matin, dépendant du moment où vous préférez vous organiser, tenez-vous en à trois grandes tâches pour votre journée. Trois tâches qui sont urgentes et importantes, de manière à toujours réussir à les remplir et donc à vous sentir productif quoi qu’il arrive à la fin de la journée. Car il n’y a rien de plus démoralisant que de voir une liste gigantesque de tâches au début de la journée qui est, en plus, partiellement cochée à la fin de cette même journée. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas en mettre plus quand vous êtes dans le rush, ni que vous êtes obligés de mettre au moins trois tâches pour avoir l’impression d’avoir fait quelque chose de votre journée. Vous pouvez n’en mettre qu’une lorsqu’elle vous demande beaucoup de travail et de temps ! Mais encore une fois, gardez bien en tête qu’il n’y a pas de règles, vous êtes le seul décisionnaire dans votre bujo.
Conclusion
En définitive, le monde du bullet journal est si vaste et la toile ne manque pas de références que ce soit sur Pinterest, Intagram ou encore Youtube. Inspirez-vous de tout ce que vous voyez mais surtout, ne reproduisez pas quelque chose parce que vous pensez que c’est la seule et unique manière de faire. Typiquement, mes propositions visuelles que vous voyez sur les photos ne sont que des inspirations.
Avant de trouver VOTRE méthode, vous allez passer par des essais qui ne vous conviendront pas (Cf. cette photo de mon premier bujo…) mais cela sera particulièrement salvateur : déjà parce que cela vous permettra d’apprendre à vous défaire d’une volonté de perfection du carnet puisque vous savez que vous allez louper quelques petites choses au départ. Ensuite, parce que vous allez essayer sur le long terme la mise en page en question avant de vous rendre compte que cela ne vous convient pas. Tous ces essais infructueux vous permettront d’apprendre quels sont vos besoins personnels, pas à pas.
J’espère que cet article vous aura permis de comprendre un peu mieux mon fonctionnement de bujoteuse mais surtout… que cela aura éclairé un peu mieux la voie vers votre propre chemin de bujoteur ou de bujoteuse. Le plus important : amusez-vous ! Si le bullet journal m’a appris quelque chose, c’est que l’organisation aussi, cela peut être fun !
Et pour tous ceux qui ont trouvé leur méthode ? Quelle est-elle ?
J’adorerais voir vos journaux !